En 2011, le BRGM s'est associé à la retransmission des étapes du Tour de France cycliste. 21 films ont été diffusés pendant les directs des différentes étapes pour faire découvrir à tous "La géologie du Tour".
1 juillet 2011

La géologie du Tour de France – Etape 1 – Quand la mer monte

2 juillet 2011 : 1ère étape - Passage du Gois - Mont des Alouettes. 

La première étape du Tour 2011 emmène les coureurs sur la bordure sud du Massif armoricain. Avant d'y parvenir, le peloton doit franchir le passage du Gois, cette bande de terre émergée uniquement à marée basse, et qui relie Noirmoutier au continent. Il n'en a pas toujours été ainsi. Il y a 18 000 ans, la mer se trouvait à près de 80 kilomètres à l'ouest de la côte actuelle. Il régnait alors un climat glaciaire sur l'Europe et de vastes calottes de glace recouvraient le nord du continent.

© BRGM 

Nous sommes principalement sur de vieilles roches, en marron et rouge sur la carte. Pour y parvenir, le peloton emprunte le passage du Gois, bordé de terres émergées à marée basse reliant Noirmoutier au continent. C'est notre époque. Mais il y a 18 000 ans, la côte n'est pas à sa place actuelle et la mer se trouve à 80 km vers l'ouest. Sur l'Europe règne le climat de l'ère glaciaire, des calottes de glace recouvrent le continent. La région appartient aux mammouths, pour preuve : les peintures des grottes de Lascaux, pas si éloignées et qui datent de cette époque. Les calottes de glace transforment le paysage et abaissent de 120 m le niveau des mers. On pouvait aller à Londres à pied. Depuis, la glace a fondu la mer isole Noirmoutier à marée haute, après le départ des coureurs.

La géologie du Tour de France – Etape 2 – Les éclogites des Essarts

3 juillet 2011 : 2ème étape - Les Essarts - Les Essarts. 

Le contre-la-montre par équipe recoupe une mince bande verte de la carte géologique signalant la présence de roches exceptionnelles. Le circuit tracé autour des Essarts, sans grand relief sur ses 23 kilomètres de long, promène en effet les coureurs sur l'un des plus grands gisements d'éclogites au monde. 

© BRGM 

Ce contre-la-montre par équipe aborde les bandes vertes signalant des roches exceptionnelles. 23 km sans relief pour ce chrono, mais les coureurs serpentent sur l'un des plus grands gisements d'éclogites au monde. Une roche magnifique, spectaculaire, composée de grenats rouges dans un fond minéral vert du plus bel effet. Cette roche est une richesse. Exploitée à environ 40 kilomètres, à Saint-Philibert-de-Bouaine, dans la carrière de la Gerbaudière. L'histoire des éclogites est très ancienne. Elles se sont formées il y a 440 millions d'années, à 50 km de profondeur, avant que les forces tectoniques ne les fassent remonter juste sous les roues des coureurs de ce contre-la-montre par équipe.

La géologie du Tour de France – Etape 3 – "Sillon de Bretagne” : la cicatrice

4 juillet 2011 : 3ème étape - Olonne-sur-Mer – Redon. 

Le Tour traverse aujourd'hui le "Sillon de Bretagne", une immense faille qui va d'Angoulême à la pointe du Raz. C'est à Pontchâteau, à 35 kilomètres de l'arrivée, que les coureurs vont franchir cette limite et changer de "continent" géologique. Il y a 400 millions d'années, le micro-continent Armorica, auquel appartient notre Bretagne actuelle, se situe quelque part dans l'hémisphère sud. Il est séparé du Gondwana, énorme masse qui regroupe l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Antarctique, l'Inde, l'Australie et l'Arabie, par un océan central. 

© BRGM 

Un long trait noir sur la carte, c'est le sillon de Bretagne que le Tour franchit aujourd'hui. Une faille d'Angoulême à la pointe du Raz. A Pontchâteau, le Tour sillonne la Bretagne. C'est là que l'on change de continent, il y a 400 millions d'années. Armorica, microcontinent auquel appartient la Bretagne, se situe dans l'hémisphère sud, séparé du Gondwana, un immense continent. Le Gondwana remonte vers le Nord avant le choc  avec la Bretagne, il y a 310 millions d'années. Un maxi choc générateur d'immenses sommets aujourd'hui disparus. Désormais, en Bretagne, les escarpements du sillon n'excèdent pas 100 mètres, une bosse à 35 kilomètres de l'arrivée, près de Pontchâteau, avant le domaine d'Armorica.