Le BRGM a réalisé, pour le compte du ministère de la Transition écologique et solidaire, une étude de faisabilité d’une signalétique dédiée aux catastrophes naturelles : séismes, éruptions volcaniques, mouvements de terrain ou avalanches, etc. Elle propose la création d’un dispositif de marqueurs de risques pour conserver la mémoire de ces événements et prévenir ainsi les risques.
11 avril 2018
Exemple de repère de crue

Exemple de repère de crue. 

© BRGM 

Survenant rarement en comparaison d’autres évènements qui font l’actualité, certains phénomènes liés au sol ou au sous-sol, dramatiques ou non, laissent souvent peu de traces dans la mémoire collective. Or la méconnaissance de ces risques conduit souvent à des choix d’aménagement et des comportements individuels ou collectifs inadaptés, ce qui a tendance à renforcer l’exposition des territoires et des populations aux risques. L’entretien de la mémoire des événements et des catastrophes passées est donc un maillon essentiel pour faire prendre conscience aux populations concernées que le risque existe, et contribue à la prévention des risques naturels. 

Or, à l’instar de ce que sont les repères de crues pour le risque inondation, il existe dans notre paysage des traces historiques des différents types de risques naturels, témoins silencieux de catastrophes survenues en France qui, si on sait les interpréter, peuvent contribuer à la mémoire du risque. Comment les rendre plus explicites pour le public ? 

Une étude qui propose la création d’un dispositif de marqueurs de risques 

Dans ce contexte, le BRGM a réalisé, pour le compte du ministère de la Transition écologique et solidaire, une étude de faisabilité d’une signalétique dédiée aux risques géologiques ayant marqué en France l’histoire locale par des événements de grande ampleur : séismes, éruptions volcaniques, mouvements de terrain ou avalanches, etc. 

Fort d’une analyse des retours d’expérience de nombreuses initiatives menées en France comme à l’étranger pour le maintien de la mémoire du risque, le BRGM propose dans ce rapport une approche reposant sur l’idée d’un double niveau informationnel : 

  • des marqueurs physiques implantés sur le territoire, 
  • et des contenu "enrichis" numériques accessibles sur internet. 
 Exemple d’intégration du contenu informationnel sur un marqueur physique pour le séisme de Lambesc de 1909

Exemple d’intégration du contenu informationnel sur un marqueur physique pour le séisme de Lambesc de 1909, et QR-code renvoyant vers l’URL de la fiche numérique. 

© BRGM 

Cette approche courante est notamment utilisée dans certaines régions sur les panneaux informatifs accompagnant les repères de crues. Sur le principe d’un article web dédié à chaque marqueur physique, le contenu enrichi offrirait la possibilité au public d’approfondir son acculturation au risque en ayant accès à des ressources diversifiées et attrayantes (images, vidéos, textes, sites internet, bases de données, infographies, etc.). Ainsi, en partant d’un point de vue très local (tel évènement survenu en telle année à tel endroit), le marqueur de risque physique peut inciter le public à s’engager dans la prévention par l’action volontaire de poursuivre sa consultation en ligne. Cela permet d’ouvrir considérablement le champ informationnel et d’offrir un point de vue beaucoup plus global. 

Le rapport illustre ce à quoi pourrait ressembler un tel dispositif, tant dans sa forme physique que numérique, par des exemples fictifs relatifs à cinq catastrophes naturelles ayant affecté le territoire français par le passé. 

La méthodologie exposée dans ce rapport pourrait utilement être reprise, et autant que de besoin adaptée, pour la mise en œuvre de dispositifs de marqueurs de risques en France, qu’il s’agisse d’initiatives locales sur de petits territoires, ou au contraire de dispositifs de plus grande échelle.