Depuis 2018, l’île de Mayotte est confrontée à une crise sismique sans précédent. À l’origine de ces événements, la naissance d’un nouveau volcan sous-marin, découvert par des équipes de sismologues.
25 août 2020
À bord du navire Marion Dufresne, une équipe étudie le fond marin au large de Mayotte

À bord du navire Marion Dufresne, une équipe de scientifiques (BRGM, CNRS, IFREMER, IPGP) déploie des OBS et étudie le fond marin au large de Mayotte suite à un essaim de séismes. Ils découvrent un nouveau volcan sous-marin (Mayotte, mai 2019).

© BRGM - Isabelle Thinon

Remontons deux ans plus tôt, au 10 mai 2018. Ce jour-là, la terre commence à trembler autour de l’île de Mayotte, située entre le Mozambique et Madagascar. Une succession de séismes est détectée par les stations sismiques locales. Cinq jours plus tard, la population ressent une secousse plus forte, de magnitude de moment 5,9. C’est le tremblement de terre le plus important jamais enregistré dans la zone.

Dès le premier jour, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), service géologique français, effectue le suivi de cette crise exceptionnelle. Jour après jour, le nombre de séismes augmente. Les plus importants sont perçus sur l’île, suscitant l’inquiétude au sein de la population.

Une île qui se déplace et l’hypothèse magmatique

Un des premiers scénarios évoqués pour expliquer cette crise reposait sur l’origine volcanique des Comores et de Mayotte : cet essaim de séismes résulterait de la fracturation de la croûte et de l’injection de liquide magmatique depuis une chambre magmatique en surpression en direction de la surface.

Après deux mois de crise, les sismologues notent en juillet 2018 une accalmie dans l’activité, qui durera deux mois puis se révèlera être une simple phase de transition.

S’organiser face à la menace

À partir de juin 2018, la communauté des sciences de la Terre et les autorités nationales et locales développent progressivement une stratégie pour améliorer le réseau de stations de suivi sismique et du déplacement de l’île. Ils programment des campagnes océanographiques pour explorer la zone des essaims et des régions adjacentes. Le BRGM propose ainsi la campagne d’exploration régionale Sismaore et le projet de recherche Coyotes.