La géothermie – de surface ou profonde – présente un potentiel considérable en termes de couverture des besoins en chauffage et rafraîchissement, en plus
de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
28 septembre 2023
Technologies les plus largement déployées sur le marché de la pompe à chaleur géothermique en maisons individuelles (échangeurs horizontaux et sondes géothermiques verticales).

Technologies les plus largement déployées sur le marché de la pompe à chaleur géothermique en maisons individuelles (échangeurs horizontaux et sondes géothermiques verticales).

© Oeil pour Oeil - GRETA - Interreg Alpine Space ERDF

Un objectif national : déployer la géothermie à grande échelle, dans toutes les régions

La systématisation de la géothermie, encore marginale dans le mix énergétique, constitue un levier majeur pour la décarbonation, l’autonomie énergétique des bâtiments, et donc une plus grande souveraineté énergétique nationale.

Disponible sur plus de 90 % du territoire et pouvant couvrir au moins 70% des besoins thermiques de bâtiments ou procédés industriels ou agricoles, la géothermie de surface (< 200 m) représente seulement 1% de la chaleur produite aujourd’hui en France ! La déployer à grande échelle, dans toutes les régions, permettrait de générer d’ici à 20 ans environ 90 TWh annuel. 10 TWh supplémentaires pourraient également être produits à cette même échéance en mobilisant la ressource géothermale profonde pour alimenter notamment des réseaux de chaleur.

C’est l’ambition du plan d’action du Gouvernement présenté en février 2023, que le BRGM contribue à mettre en œuvre grâce à des actions et des outils visant à rendre accessible la géothermie de surface mais aussi profonde sur l’ensemble du territoire.

Un cadastre géothermique pour un déploiement massif de la géothermie de surface

Ce plan d’action du gouvernement vise à multiplier par 2, d'ici à 2025, le nombre de pompes à chaleur géothermiques installées chaque année chez les particuliers. Lesquelles représentent aujourd’hui la très grande majorité du parc, avec 195 000 installations de géothermie en maisons individuelles sur les 205 000 recensées en France. Ces installations sont actuellement réparties en s’appuyant sur deux technologies principales, les échangeurs horizontaux et les sondes géothermiques (voir le schéma ci-contre).

Pour atteindre cet objectif, le BRGM a proposé de développer un cadastre géothermique national, sur le modèle du cadastre solaire. Il permettra d’afficher l’étiquette énergétique d’une parcelle, pour évaluer sa performance pour la mise en œuvre d’un échangeur géothermique de type sonde géothermique verticale.

Vue d'un plan de réflexion sur les différentes sources de la géothermie

Chiffres clés

  • La chaleur représente
    50.00
    %
    de la consommation finale d'énergie du pays

  • 1.00
    %
    de cette chaleur est produite par géothermie à ce jour

Cartographie des cibles exploratoires de géothermie profonde et des installations en fonctionnement.

Cartographie des cibles exploratoires de géothermie profonde et des installations en fonctionnement.

© BRGM

L'exploration du sous-sol pour la géothermie profonde dans de nouveaux territoires

L’autre levier de développement de cette énergie est la géothermie profonde - généralement jusqu’à 2 000 mètres -, plus complexe à mettre en œuvre et nécessitant une densité de population en surface, synonyme de besoins importants. Déployé principalement dans le Bassin parisien, avec une cinquantaine de réseaux de chaleur en Île-de-France puisant principalement dans la nappe du Dogger, ce système énergétique a vocation à se multiplier dans d’autres bassins de France hexagonale (voir la carte ci-contre).

Le plan d’action du Gouvernement prévoit une augmentation de 40% du nombre de projets de géothermie profonde d’ici à 2030. Pour accompagner cette montée en puissance, il est prévu, avec l’appui du ministère de la Transition énergétique et de l’ADEME, que le BRGM accompagne les porteurs de projets en améliorant la connaissance du sous-sol afin de préciser les cibles géothermiques pertinentes et de réduire ainsi les risques d’échecs d’opérations.

Couverture et extrait du numéro 27 de la revue Géosciences.

Couverture et extrait du numéro 27 de la revue Géosciences.

© BRGM

Géosciences n°27 : Transition énergétique, les solutions du sous-sol

Géothermie, stockage de CO2 ou de chaleur, accès aux ressources minérales… le numéro 27 de la revue Géosciences se penche sur le potentiel du sous-sol pour la transition énergétique.

Associer le sous-sol à la transition énergétique peut sembler incongru. On pensera plus spontanément aux éoliennes, aux panneaux photovoltaïques ou éventuellement aux barrages hydroélectriques et aux centrales nucléaires. Et pourtant, la transition énergétique et écologique qui va nous amener progressivement à développer les énergies décarbonées va requérir de faire appel de manière croissante aux ressources et potentiels du sous-sol.

Le numéro 27 de la revue Géosciences du BRGM explore les solutions issues du sous-sol : géothermie, stockage de CO2, stockage de chaleur, hybridation de ces différentes solutions et des autres énergies renouvelables. Il aborde également l’accès aux ressources minérales, indispensables à la réussite de la transition énergétique.