Le BRGM contribue au dialogue science-société. À cette fin, il organise des réunions d'échanges en régions. En région Grand-Est, une réunion a eu lieu le 25 mai 2018 à Munster.

En tant qu'établissement public de recherche et d'expertise, le BRGM contribue au dialogue science-société dans ses différents domaines d’activités. 

Des réunions de dialogue en régions avec les représentants des organisations non gouvernementales environnementales 

Les représentants du BRGM en régions organisent des réunions de dialogue avec les représentants du monde associatif sur des problématiques régionales liées à l'environnement dans les domaines d’expertise du BRGM qui ont déjà fait l’objet de publications. 

Ces réunions permettent d'établir un dialogue ouvert et constructif. Elles favorisent la mise en commun des savoirs, des "non-savoirs" et l’expression des attentes et des questionnements de chacune des parties, dans le respect d’une déontologie qui garantit la transparence et la confiance dans les échanges tout en préservant l’indépendance de jugement des uns et des autres. 

Résumé de la réunion du 25 mai 2018 à Munster 

Sujet abordé 

Les ressources en eau des Vosges et leur vulnérabilité au changement climatique 

Date et lieu  

25 mai 2018 au Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges 

Programme 

  • Présentation succincte du BRGM 
  • Présentation des premiers éléments et constats sur les ressources et leur vulnérabilité à la sécheresse 
  • Introduction au concept d'aquifère de socle 
  • Présentation de l'étude de grande envergure lancée en 2018 pour la caractérisation des ressources à l'échelle du massif cristallin des Vosges 
  • Discussions avec l'assemblée autour de la thématique et des enjeux associés 

Participants 

14 participants représentant les organismes suivants : 

  • ETC Terra 
  • Vosges Nature Environnement 
  • Alsace nature 
  • Spéléologie Alsace 
  • Saumon Rhin 
  • Maison de la Terre de Sentheim 
  • Alsace Destination Tourisme 
  • Fédération du Haut-Rhin pour la pêche et la protection du milieu aquatique 
  • Fédération du Bas-Rhin pour la pêche et la protection du milieu aquatique 
  • CCI Alsace 
  • Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. 

Points d'attention, attentes et questionnements des participants, discussions 

Les échanges étaient très fournis, les questions nombreuses et les participants ont manifesté leur satisfaction en fin de réunion. Ils ont apprécié que le BRGM fasse une démarche d’écoute proactive envers les représentants de la société civile et que leurs questionnements et leurs remarques soient entendus. 

Questionnements concernant les ressources en eau souterraines dans Vosges alsaciennes et leur vulnérabilité à la sécheresse 

Quel est le degré de fiabilité du chiffre annoncé concernant la baisse de recharge à long terme ? 

La limite est liée au principe même de la modélisation, nous travaillons sur des données moyennes. Il est également difficile de répondre quant au degré de certitude des données. En revanche, -10 à -25% de la recharge, selon Explore 2070, c’est déjà significatif sur la ressource eaux souterraines. 

Vous dites que les prélèvements n’impactent pas la ressource eau souterraine dans les Vosges alsaciennes, pour cela vous vous appuyez sur des chiffres effectifs ou des projections ? Les élus locaux disent rencontrer des difficultés.  

Nous nous appuyons sur des chiffres effectifs. Si les prélèvements ont augmenté, rien n’est observé sur la nappe d’Alsace et ni en Forêt-Noire. Il y a des sécheresses locales, mais pas d’évolutions globales, tendancielles. Il faut cependant différencier l’impact global des problématiques locales de conflits d’usage et de pression sur la ressource qui visent le long terme. 

Avez-vous croisé les données avec celles des forestiers ? On observe des pertes d’arbres bicentenaires sur des zones où il n’y a pas eu d’augmentation du prélèvement. 

Non, nous n’avons pas croisé nos données avec celles des forestiers. Nous travaillons sur les eaux souterraines, leurs données sont quant à elles produites sur les eaux de surface. 

Quid de la dé-régulation des prélèvements sur l’année ? 

Nous étudions l’inertie du système pour savoir s’il peut répondre à un cas extrême. Nous analysons la résistance globale du système. Nous ne sommes pas certains de sa résilience. 

On sait qu’il y a des agricultures plus ou moins résistantes à la sécheresse. Le problème du massif est qu’il pleut beaucoup mais le stockage est moindre. L’INRA apporte également des réponses. On a besoin de la synthèse entre les disciplines et les institutions. 

Il semblerait que l’hypothèse d’un château d’eau souterrain dans les Vosges semble se préciser. Et s’il existe, constitue-t-il une ressource pour la résilience du massif au changement climatique ? C’est le premier volet sur les ressources. Le BRGM participe par ailleurs à des réflexions transversales sur les conflits d’usage ainsi que sur les perspectives et les cohabitations des usages de l’eau. 

Allez-vous aussi travailler sur les Vosges gréseuses ? 

Il s’agit d’une étude globale sur le massif. L’intérêt de cette étude porte sur l’acquisition de connaissances sur la ressource en domaine de socle ; c’est une avancée significative car peu d’études ont été menées jusque-là sur le socle cristallin. Néanmoins, les aquifères sédimentaires seront également étudiés. 

Questionnements concernant la caractérisation de la ressource en eau souterraine à l'échelle du massif 

Voulez-vous les données acquises lors de la construction de ma maison ? 

Oui, nous voulons toutes les données possibles même si je ne peux pas vous garantir que nous pourrons les exploiter. Mais plus on a de données, plus c’est intéressant. 

Effectuerez-vous un travail sur les grès des Vosges ? 

Lorsqu’ils sont sur des roches cristallines oui car ils sont le siège de circulations d’eau ; ils sont donc utiles à la bonne compréhension du système. Sinon non.  

À l’issue de l’étude formulerez-vous des recommandations pour le Comité sécheresse ? Ici il est en place depuis des années mais nous avons des difficultés pour anticiper. 

Les études menées par le BRGM ont effectivement vocation à alimenter les réflexions des Comités sécheresse. Le BRGM participe par ailleurs à ces Comités et à ce titre il formule des recommandations issues des travaux réalisés. 

Pour des raisons financières, le nombre d’ouvrages de surveillance a été réduit ce qui est problématique en terme d’anticipation. 

Nous aurons des recommandations sur les besoins de connaissance liés à la surveillance mais nous ne pouvons pas assurer que ce sera suivi.  

Les communes seront-elles informées de vos travaux ? 

Oui, un mailing est prévu. Si vous pensez à des communes particulières, n’hésitez pas à nous transmettre leurs coordonnées. 

Qui étudie la cuirasse et quelle est son épaisseur ? 

Il n’y en a pas sur le massif des Vosges, généralement elle a été érodée. On en trouve plutôt sous les climats tropicaux. 

L’étude porte-elle sur les captages du ruisseau de Ramberchamp ? 

Elle n’a pas été réalisée par l’antenne Grand Est du BRGM.  

Concrètement je me demandais s’il est possible d’avoir des contacts avec vous sur le dossier en cours de Vittel ? 

Pour les études financées avec une dotation du BRGM, les résultats sont toujours rendus publics sur notre site web. Parfois, il peut arriver que des résultats soient rendus publics seulement au bout de quelques mois. 

L’intérêt de notre réseau régional de proximité est qu’il peut vous aider à retrouver certaines études. L’intérêt pour nous, est de pouvoir aussi vous contacter pour établir des cahiers des charges pour des projets d’études et de recherche. Vous pouvez également nous interpeller dans le cadre des débats publics auxquels vous participez.  

L’inverse est vrai, les associations peuvent être sollicitées par le BRGM pour que l’on réponde à vos problématiques, à la récolte des données, à la participation à de la recherche... 

Vous voyez bien que l’objectif est de créer du lien entre nous. Cette rencontre va permettre de nous retrouver ensuite.  

Sur le terrain on est souvent simplement consultés comme des faire-valoir des démarches, et après on considère qu’on a été véritablement consultés. 

Oui, je comprends. Certaines Directions régionales en sont à leur troisième rencontre de ce type, certaines travaillent déjà avec les associations pour l’élaborer le cahier des charges d’une étude, d’autres ont impulsé des démarches de partenariat plus avancées. Il faut que l’on fasse évoluer nos représentations des uns et des autres.  

Pour nous vous êtes des sachants or nous sommes souvent mis en position de décideursalors que nous n’avons pas d’éléments nous permettant de trancher sur les sujets. Pourriez-vous partager avec nous les avis que vous remettez en amont des processus de décision ? 

Un certain nombre d’actions sont menées par le BRGM en ce sens comme la participation aux CLÉs des SAGE, aux Comité sécheresse, etc.