Le 4 septembre 2017, après des échanges préalables le vendredi 1er, le BRGM a été sollicité par la préfecture de Guadeloupe ainsi que par la préfecture déléguée des Îles du Nord à Saint-Martin.
18 septembre 2017

Il était demandé au BRGM un appui pour la définition des zones les plus exposées aux effets de la mer (érosion côtière, impacts de la houle, submersions marines) devant permettre de définir une stratégie d’information et d’évacuation préventive des populations. 

Des recommandations opérationnelles ont été proposées rapidement, en indiquant notamment les secteurs côtiers prioritairement impactés en fonction de la trajectoire d’Irma ainsi que les zones urbanisées potentiellement impactées à terre, sur la base des zonages d’aléas existants. 

En parallèle, une expertise a été conduite par le BRGM à Orléans au travers d’une modélisation de la submersion probable pour la Guadeloupe où les données topographiques et bathymétriques en qualité suffisantes sont disponibles et où un modèle avait déjà été calé, pour de précédents ouragans (1928, Dean en 2007 et Omar en 2008). En revanche, pour les Îles du Nord, ces mêmes données nécessaires à la mise en œuvre de modélisations avec la résolution requise pour apprécier finement des impacts, n’étaient pas disponibles. C’est pourquoi l’expertise s’y est limitée à une évaluation à basse résolution des effets à la côte, à partir de l’état du plan d’eau en pleine mer. 

Le 5 septembre, le BRGM a activé une cellule interne d’expertise d’urgence, afin de maintenir sur la durée, son équipe opérationnelle de modélisateurs et d’appuyer les équipes locales, ces dernières continuant de répondre aux demandes des préfectures. L’objectif était de coordonner les productions d’informations et de répondre aux demandes exprimées au niveau national par le Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC) et la Cellule Interministérielle de Crise (CIC). 

En plus de l’appui direct aux autorités au niveau local, ce sont 12 points de situation qui ont été transmis au COGIC entre le 5 et 9 septembre, puis relayés autant que de besoin par les Directions Régionales du BRGM aux Antilles, aux préfectures des Antilles françaises. Ces points ont concerné Irma puis l’ouragan José qui a ensuite menacé les Petites Antilles. Ils ont abordé notamment les valeurs estimées de houle et de marée cycloniques, ainsi que l’indication des zones qui seraient plus probablement exposées aux phénomènes de submersion. Des hypothèses sur l’évolution de la situation ont également été fournies. 

Sur le terrain, une reconnaissance a été conduite le 7 septembre afin de diagnostiquer les impacts à la côte en Guadeloupe. À la demande de la Préfecture, le BRGM a également participé à une mission de reconnaissance à Saint-Barthélemy. Cette mission a permis d’établir qu’il n’y avait pas de mouvement de terrain ni d’inondation marquante mais que le littoral était fortement impacté par la mer. 

À Saint-Martin, le BRGM a fourni à la Croix-Rouge, pour le compte de l’Établissement des Eaux et de l’Assainissement de l’île, la localisation et les caractéristiques des puits et forages connus afin d’évaluer leur potentiel pour l'approvisionnement en eau sanitaire. Cet appui a nécessité une mission sur place du 13 au 15 septembre. 

La gestion de la crise liée à Irma est toujours en cours aux Antilles. La tempête Maria s’approche des Petites Antilles et la saison cyclonique est loin d’être terminée. 

Le BRGM reste donc mobilisé pour répondre aux demandes des pouvoirs publics autant que de nécessaire. Par ailleurs, dès les conditions le permettront, une mission de terrain sera organisée dans les Îles du Nord afin d’inventorier les impacts de la mer en termes de dommages, d’érosion et de submersions.